ville...
Ville, je te cris, je te crache, je te vomis ! Je t’ai épousé, tu étais mon aimée, ma désirée. Je te suis resté fidèle, ventant tes petits matins et tes nuits sans fin, je t’ai défendu contre vents et marées. Les marées pollués, elles, continuent à vivre, à caresser, à baiser les côtes et les rivages. Le genre humain rêvait de se donner la main, il s’est fait globalisé et toi aussi tu t’es fait voler ton identité, tu en as perdu tes quartiers de noblesse, t’y a laissé ton âme! Ville, tu as trahi le clodo qui en toi trouvait refuge, tu as trahi le sans papiers que ton ventre protégeait. Les trottoirs tranchants de tes artères mènent à un cœur devenu mensonge, cachant sa couardise. Tu as laissé les visions qui remplissent les poches des urbanistes et des politiques te façonner, te posséder. Villes, vous êtes toutes les mêmes, aménagées, nettoyées, lissées et policées. Ville je t’adore et te hais, je ne te marche plus des heures durant comme j’aimais à le faire, à changer de quartier comme on change de pays, humant ton air d’épices ou de sainte novice.